
Défendre un plaidoyer commun
pour la citoyenneté universelle
et la liberté de circulation
et d’installation
C’est à partir d’un monde commun où tous les êtres humains doivent être considérés comme des ayants droits qu’il convient de revenir à la libre circulation des personnes comme fondement des politiques migratoires. L’exercice des droits pour chacun-e, la capacité de mener une existence digne n’est possible que si l’exercice de cette liberté est lui aussi possible. Dans un monde d’interdépendance et de communication, la frontière ne peut plus être une barrière, une clôture et encore moins un cimetière où l’on perd la vie, mais un espace de rencontre, d’échanges et d’ouverture à la réalisation de soi-même.
Dans un monde d’interdépendance et de communication, la frontière ne peut plus être une barrière, une clôture et encore moins un cimetière où l’on perd la vie, mais un espace de rencontre, d’échanges et d’ouverture à la réalisation de soi-même. Nous devons quitter mentalement un monde qui n’existe plus et cesser de nous épuiser dans des politiques vaines, meurtrières, contreproductives et regarder en face l’évidence de la mobilité, les opportunités qu’elle offre au développement des individus et des sociétés, à la solidarité et à la paix. De ce point de vue, la mise en œuvre de la liberté de circulation et d’installation et le projet d’une citoyenneté universelle annonce aussi la fin d’une humanité niée, souffrante, clandestine, considérée comme subalterne, voire nuisible. Elle est une chance pour un monde plus juste et plus équitable.
Organiser une conférence internationale sur les migrations
Construire un débat international sur les migrations et la libre circulation des personnes
S’il existe déjà des espaces géographiques et politiques dans lesquels s’exercent la libre circulation des personnes (Espace Schengen pour l’Union Européenne, UNASUR pour l’Amérique du Sud, CEDEAO pour l’Afrique de l’Ouest, ASEAN pour les pays du Sud-Est asiatique…) celle-ci se trouve encore fragile et menacée. Seul un dialogue multi-acteurs pourra permettre des avancées dans ce domaine. Ainsi, il convient de mettre en place des espaces de discussion entre Etats, élu-es, migrantes, expert-es et société civile, dans le cadre et la légitimité des Nations Unies. Les Universités doivent jouer un rôle actif dans la production scientifique de contenu sur les phénomènes migratoires mais aussi dans l’enseignement de ces questions. Elles doivent être présentes dans le cadre des espaces multi-acteurs pour nourrir les débats et apporter leurs points de vue.
Après avoir lancé un « dialogue de haut niveau » et présenté de nombreux travaux et déclarations reconnaissant l’apport des migrations, les Nations Unies devraient logiquement franchir une nouvelle étape en réunissant une conférence des Etats en vue de la mise en œuvre de la liberté de circulation des personnes. Pour éviter que la liberté de circulation elle-même soit source de nouvelles formes de précarisation ou d’exploitation, elle devra être étroitement associée à l’égal accès et au respect des autres droits, c’est-à-dire avec une perspective de citoyenneté universelle. Parallèlement, les garanties en matière d’asile et de protection internationale devront être réaffirmées. Rien ne pourra se construire sans un minimum d’objectifs contraignants, d’impératifs de régulation, de répartition des responsabilités et de respect des engagements pris.
Lancer un processus pour un nouveau traité international sur les droits des migrant-es
Sans renoncer à la nécessité de lutter pour une ratification plus large et surtout une application effective de la Convention des Nations Unies sur la protection des travailleurs migrants et de leur famille (adoptée par l’Assemblée générale du 18 décembre 1990), notre objectif est de proposer l’adoption d’un nouveau traité international sur les droits des migrantes et la citoyenneté universelle. Ce nouveau traité s’articulerait autour de cinq axes: la fin des centres de rétention et la non criminalisation des migrant-es, l’accès aux droits à travers notamment l’application de la Convention Internationale du droit des travailleurs migrants et de leurs familles, l’élargissement de la notion de droit d’asile à celle des déplacé-es climatiques, la suppression des visas entre pays signataires et la création d’une nouvelle instance internationale sur la migration à parité avec la société civile en contrepoint de l’OIM. Des Etats tels que l’Equateur ont manifesté leur intérêt pour défendre et porter cette initiative auprès de l’Organisation des Nations Unies.
Le Passeport de Citoyenneté Universelle

Le Passeport de Citoyenneté Universelle a été délivré par l’Organisation pour une Citoyenneté Universelle, comme un acte à la fois symbolique, politique et pédagogique. Il est remis à des personnalités prêtes à soutenir l’initiative de ce passeport et à des migrant-es qui se battent pour leurs droits et pour la liberté de circulation et d’installation. L’O.C.U. a pour ambition de pousser les États à s’approprier le concept et la démarche, ainsi que des organisations et citoyen-nes qui s’engagent en faveur d’une citoyenneté universelle. Les États qui reconnaîtront la validité du Passeport de Citoyenneté Universelle permettront à leurs détenteurs et détentrices de franchir leur frontière sans visas et de s’installer librement sur leur territoire. Le P.C.U. est un document de voyage. Il n’est pas une pièce d’identité. A ce jour, à l’occasion du lancement de l’O.C.U. en 2013 puis lors de divers évènements, plus de soixante Passeports de Citoyenneté Universelle ont été remis à des personnalités (intellectuel-les, politiques, artistes…) issues de tous les continents, qui défendent la liberté de circulation et d’installation.
Les premiers détenteurs du Passeport de Citoyenneté Universelle
Des personnalités du monde politique, intellectuel, socio-économique, sportif et artistique, issues de tous les continents, s’engagent en faveur de l’O.C.U.
Les premiers Passeports de Citoyenneté Universelle ont été remis le 23 Mai dernier à l’UNESCO à l’occasion du lancement de l’O.C.U., lors de la Journée Internationale de la liberté de circulation et d’installation des personnes.


Stéphane Hessel, diplomate, ambassadeur, résistant, écrivain et militant politique français, et son épouse Christiane Hessel, militante.
« Je voudrais dire toute l’émotion pour moi de recevoir ce passeport au nom de mon mari.»
Né le 20 octobre 1917 à Berlin, dans une famille juive convertie au luthéranisme, Stéphane Hessel arrive en France en 1925 à l’âge de huit ans.
Mobilisé en 1939, fait prisonnier, il s’évade et rejoint Charles de Gaulle à Londres. Envoyé en France en 1944, il est arrêté et déporté à Buchenwald, où il maquille son identité pour échapper à la mort. Il s’évade de nouveau, est rattrapé, saute d’un train, rallie les troupes américaines et arrive gare du Nord en mai 1945.
A la Libération, il rejoint le secrétariat général de l’ONU, participe en tant que secrétaire à la rédaction de la Déclaration universelle des droits de l’homme et devient diplomate. Elevé à la dignité d’ambassadeur de France par François Mitterrand en 1981, il milite pour les sans-papiers – il est médiateur lors de l’occupation à Paris de l’église Saint-Bernard – et pour les Palestiniens.
Il aura connu un succès phénoménal avec son livre Indignez vous ! et reste connu pour ses prises de positions engagées !

Federico Mayor Zaragoza, Directeur Général de l’Unesco (1987 à 1999)
« Pour défendre la libre circulation des personnes, il faut la nécessité d’une conscience globale pour rendre possible, par notre comportement quotidien, l’égale dignité de tous les êtres humains »
Federico Mayor Zaragoza fut directeur général de l’UNESCO de 1987 à 1999. En 1999, décidé à ne pas briguer un troisième mandat il fonde en mars 2000 la Fondation pour une Culture de la Paix (LIEN), dont il est le président. Il est également président d’honneur de la Fondation Danielle Mitterrand-France Libertés.

Albert Tévoédjrè, Médiateur de la République du Bénin
« Oui, vous tous, soeurs et « frères humains qui après nous vivrez : Aimez-vous donc, gardez ardente en vous votre soif de justice et intact votre pouvoir de révolte avec intelligence et courage Aimez-vous en vérite … et … agissez ! Vous venez d’oser le premier pas. Merci et bon vent ! »
De nationalité béninoise, Albert Tévoédjrè a été Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU en Côte d’Ivoire (ONUCI) de février 2003 à janvier 2005. Avant cette nomination, M. Tévoédjrè a assumé les fonctions de Coordonnateur du projet «Millénaire pour l’Afrique» qui a été lancé sous l’égide des Nations Unies, de juillet 1999 à janvier 2003. Il a également occupé plusieurs postes ministériels au Bénin. A 84 ans, l’actuel Médiateur de la République du Bénin en fonction depuis 2006 a décidé de quitter les affaires publiques pour se consacrer exclusivement à la solidarité humaine.

Riccardo Petrella, économiste italien
« Habiter commun » signifie que personne n’est clandestin sur la terre […] et pourtant la logique de clandestinisation est une des formes les plus violentes de domination. »

Mario Soares, Homme d’Etat portugais
« Le passeport de Citoyenneté Universelle est un énorme encouragement pour garantir les libertés, et aujourd’hui, à un moment de crise aigüe en Europe, c’est plus important que jamais »

Mariana Mota Cutinella, juge uruguayenne
« Les Etats ne sont que des frontières, qui ne peuvent pas donner lieu à des obstacles pour la pleine jouissance des droits et libertés, qui préexistent aux Etats eux-mêmes et qui sont inhérents à la personne humaine. »

Anne Hidalgo, Maire de Paris
« C’est une force pour tous les pays, c’est une force pour Paris que d’être une ville cosmopolite ouverte au monde. »

Taslima Nasrin, écrivaine et militante féministe
« Je suis condamnée à me sentir exclue partout. Je suis étrangère dans mon propre pays qui est le Bangladesh, une étrangère dans le pays voisin l’Inde et étrangère en Occident.»
Née en 1962 au Bangladesh, elle fait des études de médecine et devient gynécologue. Elle est parallèlement auteur de romans et d’essais dans lesquels elle défend fermement la laïcité et dénonce l’oppression de la femme par la religion et notamment par l’Islam.
En 1993, elle publie La Honte (Lajja), un livre contre l’oppression des femmes et les persécutions contre la minorité Hindou, ce qui provoque une vive réaction dans son pays. Victime d’une Fatwa (un avis juridique donné par un spécialiste de loi islamique sur une question particulière) de mise à mort, elle est obligée de se réfugier dans la clandestinité et dans l’exil. Depuis plus de 19 ans, la clandestinité est devenue sa patrie.

Gilbert Mitterrand, homme politique français
« Il y a un droit des peuples, le peuple n’est pas un mot creux. S’il doit y avoir une gouvernance mondiale de l’économie et de la finance, pourquoi n’y aurait-il pas une gouvernance mondiale des peuples ? […] Et plutôt que de dire à l’ONU « nous les États membres », viendra peut-être le jour où nous pourrons dire « nous les peuples », ce qui n’efface pas les frontières, mais fait des frontières plutôt des ponts, ou des portes ouvertes, plutôt que des murs. »

Marie Christine Blandin, femme politique française- Sénatrice du Nord depuis 2001

Joël Labbé, homme politique français

Edda Pando, militante associative italienne pour le droit des migrants
« Même si vous fermez les frontières nous continuerons à traverser, avec ou sans papiers ! »

Adolfo Kaminsky, ancien résistant et faussaire
« Je rêve toujours d’un monde meilleur un monde où plus personne n’aurait besoin d’un faussaire »
Sa fille Sarah Kaminsky, écrivain et comédienne, retrace la vie de son père dans un livre intitulé Adolfo Kaminsky, une vie de faussaire.

Florence Arthaud, navigatrice
« Je suis très fière de recevoir ce passeport de citoyenne du monde car je me suis toujours considérée, au fond de moi-même, comme une citoyenne du monde. Si j’ai choisi la mer c’est par besoin de liberté. Quand j’avais dix-huit ans je suis partie en mer parce qu’en mer on peut circuler librement, on largue les amarres, on est libre. Il n’y a pas de frontières, il n’y a qu’une race, c’est la race des marins et la seule règle qui existe c’est la règle de solidarité et d’entraide. J’aimerais tellement que cela puisse se passer ainsi sur Terre, ce serait formidable. »

Tiken Jah Fakoly, artiste ivoirien
« Ce passeport est futuriste, c’est l’avenir du monde parce que de toute façon personne ne pourra empêcher les peuples de bouger. Depuis la nuit des temps, l’homme a toujours cherché un lieu où il pourrait s’installer et vivre dans de meilleures conditions. »

Lilian Thuram, ancien footballeur international français

Reza Deghati, reporter – photographe
« Les hommes sont les membres d’un même corps, ils furent créés à partir de la même essence.
Si le destin venait à faire souffrir l’un d’eux, les autres membres ne connaitraient pas le repos.
Toi que le malheur des autres laisse indifférent, tu ne mérites pas d’être appelé Homme. »
Plus qu’un photographe, REZA est un homme engagé qui met l’éducation visuelle informelle des jeunes et des femmes au service d’un monde meilleur. En 2001, il fonde l’ONG Aina en Afghanistan et dès lors, mène à titre bénévole, des actions de formation dans le monde, des camps de réfugiés aux banlieues d’Europe, sous différentes formes (concrète et virtuelle).

Rona Hartner, artiste franco-roumaine
« Je suis déjà de nationalité vagabonde donc être de nationalité universelle c’est quelque chose qui rejoint une certitude à mon cœur […] Le monde est en train de se transformer et c’est irréversible, alors autant que les mentalités se transforment aussi et qu’on puisse trouver notre place partout où on se sentira appelé, ou là où on sera obligé d’aller. »

Remise du Passeport de Citoyenneté Universelle à l’occasion du Festival 2013 Emmaüs Pau/lescar
Akhénaton, Chanteur et producteur de Rap – Membre du groupe IAM

Oliveiro Toscani, photographe italien
Oliviero Toscani est le designer du couvre-passeport de citoyenneté universelle.

Manu Chao, artiste
Manu Chao est un chanteur auteur-compositeur-interprète et musicien français d’origine espagnole et bilingue hispanophone, devenu une figure majeure du rock français et de la musique latine avec son groupe la Mano Negra. Il accomplit depuis plusieurs années une carrière solo internationale à succès et se produit dans le monde entier avec son nouveau groupe Radio Bemba.
Principaux concernés, des Passeports de Citoyenneté Universelle ont aussi été remis à des migrants lors de la journée de lancement de l’O.C.U., le 23 Mai 2013 :
Djibril Sakho, migrant
Anzoumane Sissoko, Migrant
Carline Beaubrun, Migrante
Svitlana Kostryba, Migrante
Marguerite Zanfongnon, Migrante
Constantin Simen, Migrant et un des protagonistes du documentaire de Jonathan Millet, Ceuta, douce prison, http://ceuta-douce-prison.tumblr.com
Ils nous soutiennent aussi :
Vandana Shiva, Cristavam Buarque, Patricia Gainza, Chico Whitaker, Widad Akrawi, Pedro Rahon, Pierre Bergé, William Bourdon, Copel Moscu, Pierre Rabhi, Yann Lasmier, Souad El Tayeb, François Veillerette, Gabriel Amard, Anaisabel Prear Flores,José Bové, Jean-Marie Alexandre, Yann Lasmier, Edgar Morin, Carlos Jativa, …
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